L’amendement au projet de loi Agriculture et Alimentation du député Olivier Véran, crée la psychose dans le rang des dirigeants de chaînes télé. Craignant en effet, que le nutri-score ne provoque une baisse des revenus publicitaires, ces derniers ont adressé une lettre à Edouard Phillipe.
L’amendement du député Olivier Véran
Selon l’édition du “Canard enchaîné” paru ce mercredi, Delphine Ernotte, Gilles Pélisson et d’autres dirigeants de chaîne télé ont adressé une communication au bureau du premier ministre. Ils ont ainsi exprimé leur inquiétude quant aux répercussions financières du projet de loi Agriculture et Alimentation, si l’amendement du député Olivier Véran venait à être accepté. Introduit le mois dernier par le député de la majorité, ledit amendement prévoit d’obliger les chaînes à afficher le nutri-score pour chacun des produits alimentaires dont ils font la pub. Il s’agit en effet, d’une grille de notation allant de A à E, associé à un code de couleurs allant du vert au rouge, mis en place il y a environ six mois. Une mesure faisant partie du dispositif mis en place par le gouvernement pour encourager une alimentation saine.
Les patrons de chaînes ont envoyé en catimini une lettre à Matignon pour torpiller l'amendement #Nutriscore. Pas de bol, on l'a retrouvée… et c'est à lire en intégralité sur Arrêt sur images ➡️ https://t.co/aQqhjS3D1f pic.twitter.com/fLfcdkLWOI
— Manuel Vicuña (@M_Vicuna) May 23, 2018
Le nutri-score à la télé: ce serait catastrophique
Dans le cas où l’amendement serait accepté, celui-ci rajouterait le nutri-score aux traditionnels messages “pour votre santé, mangez au moins cinq fruits et légumes par jour” et “évitez de manger trop gras, trop sucré, trop salé” déjà diffusé dans les pubs. Les différentes marques sont déjà très fortement incitées par le gouvernement à afficher le nutri-score sur l’emballage des produits alimentaires. Les dirigeants des chaînes TV ne voient donc pas l’utilité d’une mesure obligeant les chaînes à l’afficher durant les spots publicitaires. Pire, dans la lettre adressée au premier ministre, ces derniers affirment même qu’elle serait contre productive. La mise en application de cette disposition ferait fuir les annonceurs concernés. Une situation qui serait d’autant plus catastrophique que l’alimentation représente plus de 20% du marché de la pub à la télé; une cagnotte de 650 millions d’euro net par an.
Rejeté en commission, l’amendement du député Olivier Véran sera présenté à nouveau ce jour devant l’assemblée nationale.