Nouvel épisode dans l’affaire d’acquisition illicite de terminaux à conteneurs en Afrique par le groupe Bolloré. A l’issue d’une garde à vue dans les locaux de la police judiciaire à Nanterre, Vincent Bolloré est mis en état d’examen pour “corruption d’agent public étranger” et d’autres chefs d’accusations.
Vincent Bolloré sur le banc des accusés
Cette une position très inhabituelle que celle de Vincent Bolloré en ce moment. Le milliardaire breton nous a en effet habitué être celui qui traine concurrents et adversaires en justice. Et pourtant cette fois-ci, c’est bien lui qui se retrouvera sur le banc des accusés. Ainsi, après 48 heures de garde à vue, le patron du groupe Bolloré va devoir répondre devant un tribunal, des charges qui pèsent contre lui. Il est notamment mis en état d’examen pour “faux et usage de faux”, “corruption d’agent public étranger” et “complicité d’abus de confiance”. Avec lui, Gilles Alix, directeur général du groupe Bolloré a également été mis en état d’examen pour les mêmes charges. Jean-Philippe Dorent, responsable du pôle international de Havas quant à lui, est poursuivi pour “faux et usage de faux” et “abus de confiance”.
Vincent Bolloré a été mis en examen pour « corruption d’agent public étranger », « complicité d’abus de confiance » et « faux et usage de faux ». Il n’a pas été placé sous contrôle judiciaire.https://t.co/tehSQ6tohX
— Le Monde (@lemondefr) April 26, 2018
Il n’est vraiment pas au courant ?
Ce sont les juges Aude Buresi et Serge Tournaire qui sont chargés d’instruire l’affaire. Il s’agit en fait des juges en charge de l’affaire de financement illégal de campagne électorale qui a valu à Nicolas Sarkozy, une mise en état d’examen. Cependant, mise en état d’examen ne veut en aucun dire condamnation. L’actuel PDG du groupe Bolloré à ainsi tenu à rappeler à tous que Vincent Bolloré reste présumé innocent. Cette procédure judiciaire sera donc l’occasion pour l’homme d’affaire de prendre connaissance d’un dossier dont il est supposé tout ignorer jusqu’à présent. Depuis mardi dernier, le groupe Bolloré avait fait un démenti formel, précisant que ces accusations étaient totalement infondées. Le fait que certaines personnes tenteraient de faire la liaison entre la concession des terminaux à conteneurs et les opérations de communication traduit une véritable méconnaissance de ce secteur industriel. Quoi qu’il puisse en être, le tycoon a certainement senti cette tempête approcher puisqu’il s’est retiré de la tête de Canal+ et Vivendi seulement quelques jours avant le début des évènements.