Lorsqu’elle a été lancée en 2005, personne ne s’attendait vraiment à ce que la plateforme devienne un jour le principal médium de partage vidéo sur internet. Aujourd’hui, YouTube est bien plus qu’une plateforme de partage… à mi-chemin entre réseau social, télévision, studio de réalisation etc… YouTube continue de progresser. Mais au cours des dernières années, ce sont les créateurs qui ont payé le plus cher, cette volonté de transformation de YouTube.
Des changements perturbateurs
Depuis quelques années déjà, YouTube ne cesse de renouveler ses stratégies de monétisation. La plateforme faisait déjà face, à l’époque, à des défis vis-à-vis du type de contenu qui pouvait être monétisé. Les polémiques lancées par Pew Die Pie et plus récemment Logan Paul, ont redonné du poids à cette démarche. La décision la plus récente par exemple, vise à ne permettre la monétisation que pour les créateurs ayant une certaine audience et une fréquence assez importante de diffusion de nouveau contenu. Une stratégie qui vise principalement à empêcher les buzz sporadiques et les « voleurs de contenu » d’être rémunérés, mais qui pénalise également les nouveaux créateurs.
Même les youtubeurs les plus connus et qui disposent d’une audience assez fidèle, se voient contraints de proposer du contenu plus souvent, pour rester pertinents. Et pour cause : les abonnés ne voient pas nécessairement toutes les vidéos des youtubeurs auxquels ils sont abonnés, à moins que ces derniers soient bien notés par la plateforme…
Je viens de voir que ma vidéo sur l'avortement est redevenue "Non adaptée à la majorité des annonceurs – Décision confirmée par l'examen manuel"
De plus la vidéo est interdite aux – de 18 ans.
T'as raison @YouTube, ne fais SURTOUT PAS de préventions !https://t.co/hVgvWoPuCd
— Calie (@Calidoscope_) February 5, 2018
Par contre, du coup, je comprends vraiment pas comment fonctionne le système de strike Youtube.
J'ai été bloqué dans le MONDE ENTIER.
Contestation REFUSÉE.
Et… pic.twitter.com/pIEAZ692al— Hugo Amizet (@THEMisterfox) February 5, 2018
Les créateurs, grandes victimes de YouTube
L’autre grand problème qui touche particulièrement les vidéastes, c’est la qualité de la modération. YouTube promettait de recruter beaucoup plus de modérateurs pour passer en revue les vidéos soumises à monétisation. À cette date, cette nouvelle vague de recrutement n’a pas été menée à bien. Et c’est toujours l’algorithme automatique qui est chargé de déterminer si une vidéo est « adaptée aux annonceurs », si elle contient du contenu sujet à des droits d’auteurs ou si elle doit être marquée limitée à une audience de plus de 18 ans.
Malheureusement, l’algorithme de YouTube est fameusement inepte. Il suffit de suivre quelques youtubeurs sur les réseaux sociaux pour les voir se plaindre continuellement de situations absurdes où des entreprises leurs reprochent des atteintes aux droits d’auteurs, sans pour autant préciser en quoi consiste l’atteinte. Des situations où des vidéos traitant de sujets pertinents et sans aucune vulgarité sont limités à une audience de plus de 18 ans, etc. Il y a chez les youtubeurs un mécontentement croissant, qui les poussera certainement à quitter la plateforme dès qu’une alternative viable leur sera proposée.